Partage n°1

PARTAGE n°1 : ♫ Dans ma rue, cette nuit, un parapluie ♫

C'est une de nos toutes nouvelles chansons. Au départ, une balade dans un petit village aux Baléares (j'ai un fils qui y habite), et au détour d'une ruelle, abandonné dans un coin, entre mur et trottoir, un vieux parapluie noir, ses baleines à l'extérieur, abandonné par je ne sais qui un jour de grand vent.

Je continue ma marche, mais déjà j'y repense, et des phrases se forment dans ma tête. Au départ, je fais de ce parapluie le symbole d'une relation amoureuse. Largement ouvert et protecteur, il va connaître peu à peu la séparation et l'abandon. De retour en France, je fais quelques brouillons de ce que j'ai en tête. Puis je me ravise. L'amour, encore l'amour. Et si je changeais totalement de sujet !

Je vous laisse découvrir sous ce lien

Dans ma rue cette nuit un parapluie

Partage n°2

PARTAGE n°2 : ♫ Une dalle de pierre ♫

…ou sur une même musique, deux textes et deux univers sonores totalement différents !

La chanson version 1991/1992

J’ai longtemps été membre actif de l’association Aide à Toute Détresse (ATD) Quart-Monde et, pendant une certaine période, j’ai été un des animateurs du Club du mercredi pour les enfants.

Pour répondre à un appel à concours, lancé par le siège national d’ATD, invitant à composer une chanson pour la Journée mondiale contre la misère, je compose ♫Une dalle de pierre ♫. Un texte sur cette dalle inaugurée sur la place du Trocadéro, le 17 octobre 1987, par le fondateur du mouvement ATD, et l’initiateur de cette Journée mondiale, le père Joseph Wresinski. Vous verrez cette dalle plus en détail dans la vidéo, avec cette phrase centrale si importante.

Les jeunes rassemblés au centre national d’ATD de Noisy-le-Grand avaient choisi ma chanson pour cette Journée Mondiale contre la misère, reconnue officiellement en 1992 par l’ONU et se déroulant dorénavant chaque 17 octobre.

Toujours à notre répertoire, vous la découvrirez, en images, avec mon complice Chris à la guitare, sous ce lien

Une dalle de pierre

La chanson version 2015/2017

Un ami fidèle qui se reconnaîtra, et pour qui cette musique était « ma meilleure musique », m’exhortait à la retravailler et de l’ouvrir à un plus large public avec un thème moins spécialisé. J’ai donc écrit, sur cette même musique, un texte complètement différent.

Dans mon sous-titre, j’ai écrit « deux univers sonores totalement différents ». Nous sommes une fratrie du spectacle et sur les sept enfants que nous étions, cinq écrivaient ou écrivent encore des chansons. Pour ♫ Je reviens de si loin ♫, le titre de cette seconde version, c’est mon grand frère Michel, depuis Paris, qui a réalisé toute l’orchestration.

Je l'ai placée sur mon site, que, grâce à vous, pour ces partages, j'ai commencé à actualiser. N.B.: Pour l'instant, quand une chanson se termine, une autre s'enchaîne, mais c'est le texte de la chanson antérieure qui demeure. À vous de voir si vous voulez revenir au sommaire.

Il ne vous reste plus qu'à l'écouter sous ce lien

Je reviens de si loin

Partage n°3

PARTAGE n°3 : ♫ Comme Jonathan ♫

Lors de mon premier envoi, je vous avais présenté mon projet : chaque semaine environ, vous faire découvrir ou redécouvrir telle ou telle chanson, en vous racontant comment elle a été créée, ou une anecdote à son sujet .../... Ce ♫ Partage n°3 ♫ est parfaitement dans cette optique. Voici l'histoire d'une chanson. Nous allons revenir...35 ans en arrière ! Est-ce possible ? Janvier 1985...

Il était une fois... un lave-vaisselle, et un rythme qui me trottait dans la tête. Alors j'ai commencé à chanter ce rythme en tapant sur le plateau du lave-vaisselle. Puis, peu à peu, je me suis mis à chanter " en yaourt ". Chanter " en yaourt " est une technique qui consiste à chanter un peu n'importe quoi sur une mélodie quand on n'a pas encore l'idée d'un texte. Wikipédia nous donne cet exemple : « Lors de la composition de Yesterday, Paul Mc Cartney n'avait pas de paroles et a d'abord commencé par chanter « Scrambled eggs... » (œufs brouillés) »

Une fois que j'ai eu fini de composer la musique des couplets et du refrain, il me fallait remplacer le " yaourt " par de vraies paroles. Dix ans plus tôt, ma sœur m'avait offert un immense petit livre qui m'avait marqué comme il a marqué des millions de lecteurs à travers le monde : JONATHAN LIVINGSTON LE GOÉLAND de Richard Bach, un descendant du grand Jean-Sébastien. L'histoire d'un goéland qui ne voulait pas passer sa vie, comme les autres, à guetter le poisson qu'il mangerait, mais qui recherchait sans cesse à dépasser ses limites dans des extases de vols planés. Un petit livre d'une quarantaine de pages lumineuses, parabole poétique et conte philosophique, riche de citations devenues classiques comme :" Tu peux t'élever davantage encore car tu as voulu apprendre" " Il faut t'efforcer de voir le Goéland véritable - celui qui est bon -en chacun de tes semblables et les aider à le découvrir en eux-mêmes. C'est là ce que j'entends par amour ".

Dans mon texte de chanson, je choisis alors de mettre en avant la détermination de Jonathan à toujours recommencer, tenter, à rester fidèle à son aspiration profonde, quitte à être raillé par les autres - dans le livre il sera exclu du clan.

À cette époque, avec Michel Gangloff aux claviers et à la programmation rythmique, et Claude Ruff aux guitares et à la flûte, nous enchaînions les concerts à travers toute l'Alsace. Très vite, la chanson devint un titre-phare de notre répertoire. Un souvenir inoubliable lié à cette chanson. Nous arrivons dans la grande salle - où devait se tenir le forum des jeunes de Haguenau - pour nous installer et régler le son. Et là, sur le pas de la porte d'entrée, nous restons tous les trois stupéfaits et émerveillés : des mains créatrices avaient secrètement confectionné un impressionnant goéland qui recouvrait tout le mur de la scène ! Qu'elles soient à jamais remerciées !

forum des jeunes haguenau

Et cette chanson, nous l'avons tout naturellement placée en tête de la face B de notre 33 tours, sorti quelque temps plus tard.

disque 33 tours verso

Une chanson que j'ai toujours gardée à mon répertoire. Comme sous ce lien, actuellement, avec mon complice Chris. Bonne écoute !

Comme Jonathan Livingston le Goéland

Partage n°4

PARTAGE n°4 : ♫ En ces années-là ♫

On me demande souvent si je compose d’abord les paroles ou la musique. La semaine dernière, vous avez pu suivre la création à partir d’un rythme. Aujourd’hui, l’histoire d’une chanson qui a pour point de départ un texte, et un texte que je n’ai pas écrit…

Il était une fois…il y a plus de 60 ans, à Saverne, un p’tit gars de cinq/six ans qui grandissait auprès de ses parents et de sa grand-mère, dans une maison toute proche du restaurant de la gare et des immenses forêts vosgiennes. Cet enfant sensible a engrangé de ces quelques années savernoises une multitude d’images, de sensations, de souvenirs qui ont nourri ses vocations artistiques. Car cet enfant deviendra dessinateur, illustrateur, poète, auteur de chansons, traducteur, cinéaste... et grand défenseur de la langue alsacienne. Ainsi que mon ami, et c’est lui qui a composé la maquette graphique du disque 33 tours dont je vous ai parlé la semaine dernière. Son nom : Raymond Piela.

En l’an 2000, un recueil de ses poèmes sort en librairie. Un texte notamment retient mon attention. « En ces années-là ». Et ce que je vous ai dit de son enfance éclaire pleinement ce beau texte. Le rythme et le phrasé des premières mesures de ma musique m’imposent de ne pas garder tout le texte, mais de faire des choix. J’enregistre une version en 2001. Un enregistrement que, bizarrement, j’oublie jusqu’à cette belle journée d’avril 2020 - en plein confinement acte I - au cours de laquelle je ressors mon Revox, mythique magnéto, pour écouter mes vieilles bandes. Parmi ma quinzaine de bobines, un étonnant ♫ En ces années-là ♫ qui ne ressemble à aucune de mes chansons.

Impossible de le rejouer comme en l’an 2001. Je n’avais plus le même clavier ni le même logiciel, et donc plus les mêmes sons. Pour l’ajouter à notre répertoire, j’ai essayé de retrouver au plus près ce que j’avais fait en 2001, et Chris y a ajouté ses riches et toniques idées musicales.

Je vous laisse découvrir, et en images, sous ce lien

En ces années-là

Partage n°5

PARTAGE n°5 : ♫ Vivre ensemble ♫

Comme pour la poésie, il existe une chanson de circonstance. Une chanson que l'on compose, par exemple, pour une naissance, un anniversaire, un mariage, un départ à la retraite. Un texte souvent délicat à écrire et une musique exigeante à composer. Une chanson que l'on chante trois petites minutes dans toute une vie, puis qui se retrouve au fond d'un tiroir ou d'un disque dur.

Mais parfois...la musique ne " l'entend pas de cette oreille ". On se surprend à la fredonner dans sa salle de bains, on se la chante dans sa tête au cours d'une balade...Et comme l'a très bien dit un chanteur que vous reconnaîtrez ♫ ça s'en va et ça revient ♫...

J'avais ainsi composé une chanson pour les 30 ans de magie (en 1992) de mon frère Joël , artiste magicien et ventriloque. Chanson au texte forcément très ciblé. C'est un autre de mes frères , Claude, qui m'accompagnait au synthétiseur et dans la dernière partie de cette chanson, je tenais en main et faisais chanter sa marionnette : ♫ Des heures des heures dans sa valise...Il a le cœur si généreux /Qu'il a vraiment un cœur pour deux...♫

Et donc, cette mélodie ne cessait de me revenir, visiblement elle insistait pour que je la reprenne. Alors, je l'ai habillée d'un autre texte qui puisse parler au plus grand nombre. Et elle est devenue ♫ Vivre ensemble ♫.

Chanson qu'appréciait tout spécialement le 1er adjoint de la Ville de Haguenau de cette époque, et qui en avait glissé les paroles parmi les textes qu'il proposait aux futurs mariés pour leur cérémonie civile. Qui sait combien de couples se sont mariés sur ces paroles ?

Bien sûr, à chaque fois que je la chante, je pense aussi à ce fabuleux magicien-ventriloque qu'était Joël, et encore davantage depuis qu'il est parti, il y a deux ans, rejoindre la troupe des artistes de l'au-delà.

Pour nos concerts, nous avons choisi un accompagnement intimiste, autour de la sensible guitare de Chris.

Installez-vous bien, c'est presque comme en direct, sous ce lien

Vivre ensemble