Ses yeux

Jamais, je n’oublierai ses yeux, jamaisJamais je n’oublierai ses yeux, jamais

Dans c’métro qui file, métro qui s’arrêteCes gens qui descendent et ces gens qui montent

Et la voilà assise en face de moi hum humEt je ne vois que ses étranges yeux en larmes

Pour qui, pour quoi pleure-t-elle ce matin Je m’sens si proche, je m’sens si loin

J’m’efforce de ne pas la dévisagerJe n’veux surtout pas qu’elle se sente gênée

Mais que vient-elle de vivre, de découvrir hum humPourquoi toujours penser au malheur plutôt qu’au bonheur

Pour qui, pour quoi pleure-t-elle ce matinJe m’sens si proche, je m’sens si loin

Jamais, je n’oublierai ses yeux, jamaisJamais je n’oublierai ses yeux, jamais

Les stations défilent, ma gare se rapprocheJ’prépare ma valise, et je la regarde

Mais ne devrais-je pas rester auprès d’elleQu’importe mon train, mais rester auprès d’elleNe sortir du métro qu’en même temps qu’elleEt lui dire quelques mots, mais quels mots, pauvres mots Et de quel droit m’imposer dans sa vie

Alors je me lève, je lui fais un signe de la main, hum, humElle me regarde et soudain me rend mon signe de la main

Pour qui, pour quoi pleurait-elle ce matinJe m’sentais si proche, je m’sentais si loin

Jamais, je n’oublierai ses yeux, jamaisJamais je n’oublierai ses yeux, jamais jamais