Faudrait pouvoir vider sa têteComme l’on vide une grande armoireMettre au rebut nos vieilles histoiresLes nuits blanches et les jours noirsNe garder que nos heures de fête, nos heures de fête
Faudrait pouvoir blanchir son coeurDans les eaux fraîches d’une claire fontainePour détacher toutes nos peursLes marques vives du malheurLes cicatrices de nos peines, de toutes nos peines
Faudrait pouvoir serrer nos lèvresSur toutes ces phrases faites pour mentir Ces mots qui trichent et qui déchirentEt s’inventer un alphabetUne langue qui tiendrait parolePour penser juste et parler vrai Au-delà de nos jeux de rôle
Faudrait pouvoir, faudrait pouvoirEncore y croire, encore vouloirDonner des forces même à l’espoirFaudrait pouvoir...
Faudrait pouvoir changer de peauTout à sa guise comme l' on change d’habitsLes jours de doute et de cafardQuand on évite les regardsQu’on se dégoûte rien qu’à se voir, rien qu’à se voir
Faudrait pouvoir changer de vieComme on s’y prend pour changer de décorEt peindre en bleu ses jours de pluieEt sur les murs de son ennuiUne porte ouverte sur l’infini, sur l’infini
Faudrait pouvoir frotter ses yeuxLes frotter fort pour que s’effacentLes taches de larmes, les taches de sangToutes ces ombres, toutes ces tracesQue laisse l’Histoire dans ses impassesSur notre amour pas vraiment propreSur nos désirs tellement tenaces
Faudrait pouvoir, faudrait pouvoirEncore y croire, encore vouloirDonner des forces même à l’espoir
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